Parcours Canoë
Vitrac Castelnaud
Le port de Vitrac dont on imagine le peyrat (port) révèle par son activité hôtelière une autre histoire : celle des Gabares. Avec l’évolution du commerce du vin pour l’Angleterre pendant la guerre entre Capétiens et Plantagenêts, les besoins en bois pour la fabrication des tonneaux n’ont cessé d’augmenter. Très vite, les bateaux ont transporté ce bois, créant un important trafic commercial entre le haut pays, l’Auvergne, et le bas pays, la Gironde.
Dans ces gabares descendaient le merrain (planche de châtaignier pour fabriquer les tonneaux) et la carrassonne (piquets de châtaigniers pour la culture de la vigne). Les gabares avaient, selon leur provenance, des destinées différentes. Provenant de la haute Dordogne, elles étaient démontées et vendues comme le bois qu’elles transportaient. Provenant des environs de Souillac, elles étaient chargées principalement de sel et remontaient la rivière, tirées par des bœufs le long d’un chemin de halage. Le voyage du retour était rythmé par les arrêts dans les différents ports ; les Gabariers y négociaient et s’y restauraient. Vitrac était l’un de ces ports.
Passez sous l’arche de gauche du pont. Vous longez à présent un petit îlot, réserve naturelle d’oiseaux (débarquement interdit) avant de retrouver un des bras de la Dordogne sur votre droite. La rivière entame maintenant une deuxième courbe vers la gauche. Sur la rive droite, vous découvrez une grotte, autre point de surveillance de la rivière. C’est le moment de parler un peu d’histoire : la rivière était un point de contrôle essentiel, et les positions stratégiques furent très vite fortifiées pendant la guerre de cent ans. En 1152, Aliénor d’Aquitaine, ex-femme de Louis VII offre l’Aquitaine, par alliance, à Henri de Plantagenêt (un bien beau cadeau !). C’est le début de deux siècles d’hostilités au cours desquels la Bastide de Domme joua un rôle important (construite en 1282 sur ordre de Philippe le Bel).
Vous laissez le camping Beau Rivage sur votre droite et prenez le bras gauche de la rivière qui vous emmène tranquillement dans une large courbe à droite, puis la longue ligne droite du promontoire escarpé de DOMME et de son belvédère.
Vous êtes maintenant au niveau de CÉNAC. C’est l’ancien port de DOMME, ce qui explique la présence d’anneaux d’amarrage fixés sur le pont. Juste après celui-ci, sur la rive gauche, derrière un petit îlot, vous apercevez la plage d’embarquement de Cénac.
Un peu plus loin, l’eau s’accélère sur une centaine de mètres, c’est le passage des Pendoils. Plusieurs blocs de basalte émergent à la surface (rassurez-vous, c’est sans danger), il est fort probable que ces blocs soient les vestiges d’un point de passage des légions romaines par faibles niveaux d’eaux.
Vous êtes maintenant face à une imposante falaise calcaire, lieu de prédilection des buses, milans et faucons pèlerins, il arrive parfois que l’on assiste, si on lève la tête, à des batailles entre rapaces à la période de nidification.
Vous approchez du village de la Roque Gageac, un des plus beaux villages de France. Un peu d’histoire ?… Nous en étions à la Guerre de cent ans ! Allez, poussons un peu plus loin, jusqu’à la préhistoire… Des tailles de silex retrouvés ici laissent à penser que l’occupation de la Roque Gageac remonte à l’une des périodes de la préhistoire. L’escalier adossé à la falaise ? C’est tout simplement les vestiges de la forteresse de la Roque pour se protéger des invasions Vikings. Plus tard, une enceinte avec des maisons fortifiées fut ajoutée et servit de refuge aux évêques de Sarlat, afin de se protéger des raids successifs.
La cité était réputée imprenable. Elle fut un port important et une grande place commerciale à l’époque de la batellerie (gabares) avant de disparaître au profit du halage par traction animale à partir de 1817. Le village possède tous les services. Vous sortez maintenant de la Roque Gageac et laissez le château de la Malartrie (maladerie en Occitan médiéval) sur votre droite, puis la plage et le camping municipal. Construit entre le 10ème et 12ème Siècle, ancien hôpital pour maladies contagieuses, ce château est laissé à l’abandon jusqu’à son rachat en 1902 par un industriel. Celui-ci voulut le restaurer dans un style Renaissance, style qui n’a pas été respecté totalement ! Ce château est aujourd’hui la demeure d’une famille d’illustres diplomates Périgourdins.
Contemplez le Château de la Malartrie depuis votre canoë ! Blotti au bord de la Dordogne, ce château vous offre une vue majestueuse depuis l'eau. Pagayez paisiblement en admirant son architecture élégante et son environnement naturel enchanteur.
Au niveau du pont de CASTELNAUD, si tel est votre point d’arrivée, serrez à gauche pour vous arrêter juste après le pont sans vous faire prendre par le courant continuant vers Beynac…
Le château de Castelnaud (12e siècle), qui fût au cours des siècles parfois Anglais, parfois Français en fonction des sièges successifs, offre un point de vue incomparable sur la Dordogne et fut l’objet de la convoitise des seigneurs de Beynac. Il finira par appartenir à François de Caumont, qui, jugeant cette demeure trop austère, fit construire le château des Milandes.